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Le professeur Marcel Hanquet décède en juillet 1975, il était le créateur du service de sécurité du Circuit de Francorchamps. Responsable et chef de service du service d’anesthésie réanimation de l’hôpital universitaire de Bavière à Liège, il était réputé pour son efficacité et son sens de la structuration d’un service. Il était reconnu bien au-delà des frontières.

 

Sur le circuit, l’organisation des secours avant sa venue était encore assez

approximative, basée sur le volontariat de bénévoles encadrés par La Croix Rouge

aidés par l’armée et la gendarmerie, mais cette structure ne pouvait répondre

aux exigences venant de l’extension des sports mécaniques tant en

professionnalisation des concurrents que devant l’accroissement des

performances des véhicules.

 

Il a imposé de nouvelles règles, contrôlant la mise en place des de secours sur la piste, assurant les liaisons radio fiables, mettant en place le réseau des voitures d’interventions médicalisées conduisant les victimes vers des postes chirurgicaux ou se fera  le conditionnement et l’évacuation vers un centre hospitalier dans des conditions optimales. 

L’équipe médicale fut partagée entre le service piste et le service public, ce dernier revenant à La Croix Rouge.

Pour la piste, Alphonse Delettre du haut de la tour Uni-royal gérait les voitures d’intervention et toute la sécurité de la piste en liaison permanente avec la direction de cours.

La Croix Rouge montait les postes chirurgicaux et fournissait les ambulances et ses volontaires secouristes .

 il y avait deux postes chirurgicaux pour couvrir les 14km de l’ancien circuit, dont il faut reconnaître que la qualité première n’était pas la sécurité .

 

Les postes chirurgicaux  comportaient des équipes complètes et double, il y régnait une ambiance de type MASH, favorisée par le côté militaire de ces installations, un  poste sous tente était planté à l’intérieur du virage de Stavelot, les gros hélicoptères Sikorsky avaient adopté la prairie voisine. L’autre poste installé en « dur » a voyagé dans le paddock, il a connu la villa Médicis (aujourd’hui démolie),  la conciergerie, il a même été installé à l’ancienne gare de Francorchamps, expérience unique quand on s’est rendu compte que les voitures d’intervention qui n’étaient pas immatriculées,  ne pouvant quitter l’enceinte du circuit,   ne pouvaient s’y rendre .

 

 

 

Ce circuit empruntait les routes ouvertes, elles étaient fermées pour l’occasion, le nombre d’épreuves  sur l’année encore réduit le permettait, le circuit n’était pas permanent même si il était bordé tout au long par les glissières dites de sécurité.

Les voitures d’intervention étaient positionnées le long des 14 km de la piste.

La voiture alpha était placée au départ en face de la tour Uniroyal, elle couvrait du départ au virage des Combes , surveillant le raidillon et la montée du Kemmel.

La voiture Bravo positionnée à la droite du virage des Combes, avait comme zone la descente vers Burnenville jusqu’au virage de Malmedy.

La voiture Charlie démarrait de la chicane ou virage de Malmedy vers la descente de Masta et le fameux S (que les meilleurs négociaient à fond !), prenait le virage de Holowell puis le virage de Stavelot en léger banking (il persiste de nos jours).

Écho s’était vue attribuer  le trajet le plus long  comprenant toute la remontée, la carrière, Blanchimont, la Source jusqu’au départ.

 

Les équipes ne portaient pas de tenues particulières à l’époque, à la suite d’un accident au niveau de la chicane de Malmedy, la voiture tamponnée de l’arrière voit son arrivée d’essence cassée, lors des tours de toupie qu’elle va effectuer, le carburant asperge généreusement la zone de la chicane ou se  trouvait la voiture Charlie et l’ambulance. Évidemment le feu prend partout. La mode vestimentaire de l’époque était au port de bas de pantalons très larges ,dits pattes d’éléphants. Le bas du pantalon du Dr Pontus s’enflamma heureusement, rapidement éteint et sans dommage humain .

De cet incident vint l’idée d’équiper sérieusement les intervenants. Grace à l’appui de. D. Delettre et d’Uniroyal les combinaisons Nomex équiperont nos équipes. Ce qui paraît bien normal aujourd’hui  ne l’était pas alors et certains n’ont pas été avares de sarcasmes.

Nous avons en ce domaine été les précurseurs puisque cet équipement est de nos jours une norme acceptée et réglementaire FIA .

Déjà à l’époque un nombre certain de médecins et de paramédicaux amateurs du sport mécanique se retrouvaient dans l’équipe constituée a Francorchamps. Au  décès du Prof Hanquet , il y’a un regroupement  autour du Dr. G. Melon chirurgien pour continuer à assurer  le service médical sur le circuit.

 

Le tracé de l’ancien circuit étant assez accidentogéne, l’équipe peut affirmer son utilité, sa  nécessité  laquelle ne paraissait pas toujours évidente à certains organisateurs forts attentifs à réduire les coûts de fonctionnement.

 

Les choses ont vraiment pris un tour nouveau avec l’abandon de l’ancien tracé.

 

En 1979 la diminution de longueur du circuit a permis de réorganiser le système d’intervention dans le principe de base a été conservé. Un poste chirurgical fixe a été créé près de Blanchimont au raccord entre le nouveau et l’ancien tracé,

La voiture  d’intervention alpha quitte la route de Ster et est positionnée à la source, la voiture Bravo reste au virage des Combes, La voiture Charlie abandonne la chicane de Malmedy  pour se positionner sur la nouvelle portion avant le double gauche, au chirurgical, la voiture Écho veillera la piste jusqu’à la Source. Les temps d’intervention diminuent notablement .

 

Le poste chirurgical s’équipe de matériel plus performant répondant aux évolutions des principes médicaux, une esplanade bétonnée a l’intention des hélicoptères  jouxte le poste chirurgical.

Le chirurgical sera agrandi pour répondre aux critères du service médical de la FIA.

 

La formule 1 revient en 1983, notre équipe fait la connaissance du Pr Watkins médecin en charge de la F1 et établit avec lui une relation de confiance.

Les Drs. Christian Wahlen et Jean-ClaudeTellings succèdent au Dr Melon en 1986.

En 1991 la FIM décide de ne plus organiser le GP motos trouvant le circuit trop orienté « voiture » et dont la sécurité pour les motards est considérée insuffisante. 

 

Le circuit devient permanent en 2003, le tracé évolue, la chicane dite du bus-stop apparaît puis disparaît, les installations des stands et des tribunes s’améliorent .

Après de nombreuses suppliques, un poste médical pitlane est installé. Une équipe pitlane composée de paramédicaux et de médecins va sécuriser cette zone dangereuse où se côtoient les véhicules et les piétons, ou se manipulent les carburants, les mécanos utilisant des outils potentiellement agressifs et pour couronner le tout, circulent des invités VIP parfois bien imprudents.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’équipe se conforte, elle se caractérise par le refus de sélection basée sur un autre critère que la compétence, si la langue du circuit est le français, nous accueillons des confrères venant de différents horizons tant  linguistiques que philosophiques, de nationalités ou d’appartenance d’écoles. Des liens s’établissent avec les équipes médicales d’autres circuits. Nous participons aux congrès médicaux de la FIA.

Un membre de l’équipe, le Dr. Garry Harstein devient médecin délégué par la FIA pour la F1.

 

 

 

 

Sous l’impulsion du Dr Wahlen  et l’aide du  Dr Issermann, la mise sur pied des équipes d’extraction spécialisée apparaît dans les années 2000, en amélioration constante cette partie de l’activité démontrera toute son importance sur la piste et  sera couronnée par la création d’un centre spécifique au sein des installations du circuit permettant l’entraînement des équipes sur les différents modèles de voiture de  course. Cette création ayant fait l’objet d’un « award » spécial lors du congrès mondial de la FIA.

 

 

 

L’importance de nos équipes a malheureusement été démontrée par l’épreuve du feu , malgré l’amélioration constante de la sécurité des véhicules et du circuit les circonstances de course ont fait que le groupe médical a dû intervenir et parfois faire face à la mort. Nous  avons appris au cours des années que les situations de stress lors des interventions piste peuvent être très déstabilisantes.

La réalité, la cruauté de certains faits sont parfois rudes pour les intervenants médicaux, s’ils sont tous professionnels rompus à la médecine hospitalière, tous ne sont pas prêts à endurer des situations extrêmes  comparables aux situations de guerre, heureusement très rares mais pouvant néanmoins toujours survenir, l’existence d’une équipe prend alors toute sa signification.

Les noms de Jooisten , de Dubosc , de Larini, de Bellof, de Renard, de Clouseau, de Albert, de Hubert et bien d’autres restent dans la mémoire de l’équipe.

D’autres noms, d’autres visages, heureusement confirment que l’intervention de notre équipe n’a pas été vaine. Les remerciements et témoignages de ceux que notre intervention a tirés d’affaire nous sont précieux .

https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_Circuit_de_Spa-Francorchamps_fatalities

L’expertise médicale étant en constante amélioration, le niveau d’exigence vis-à-vis de notre action s’accroît constamment, cela se traduit également par des nécessites d’amélioration de l’équipement médical et de la logistique qui ne sont pas toujours comprises par tous.

 

La roue tourne, après de nombreuses années de dévouement, le Dr. Jean-Claude Tellings part à la retraite. Il est remplacé par le Dr. Koen Engelborghs qui continuera avec le Dr. Christian Wahlen à assurer la progression, l’amélioration des équipes dans cette tâche si particulière de l’intervention sur la piste.

                                                                                                 Dr. Thierry Pontus, Francorchamps 2020

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